Nous vous raconterons ici leurs péripéties à travers les yeux de Sophie & Juliette, nos chargées de production… Vous-êtes prêts ? C’est parti, l’aventure commence à Paris ! Le samedi 9 janvier : « Bienvenue à l’aéroport de Roissy ». C’est après un long vol depuis le Brésil que les danseurs de la compagnie arrivent en France. Sophie prend le relai pour les accueillir sur leur première étape : Aubusson. Suivra Brive, La Rochelle, Angoulême, Anglet, Pau, St Médard, Poitiers.
Première escale à la Scène nationale d’Aubusson : « Tudo Bem dans la Creuse »
Les premières péripéties commencent : la compagnie transporte beaucoup de valises et certaines contenant les costumes sont très lourdes et sans roulettes ! Heureusement, le « réseau d’amis-d’amis » de Sophie permet d’aider la compagnie et parvient à les transporter d’un endroit à un autre. Pour cette première soirée de spectacle à la Scène nationale d’Aubusson , on commence par la représentation du spectacle Fúria . À croire que tout résiste à la compagnie, quand ce n’est pas la logistique, c’est la maladie : 2 danseurs sont encore au Brésil pour cause de COVID. Tiago, un des danseurs de la compagnie, a réussi à reprendre le rôle de David resté au Brésil. Le tout en une soirée de répétition ! Le spectacle peut commencer et rien ne les arrête… Ils sont forts, très forts. Destination Corrèze : « Laisser une belle Empreinte à Brive »
Il fait un temps superbe à Brive ! L’Empreinte, la Scène nationale de Brive-Tulle , est un lieu très chaleureux. Les artistes sont étonnés de la qualité d’accueil et des espaces qui leurs sont réservés, que ce soit les loges et ou les caterings (espace de restauration, de picorage pour les artistes).
Mais la journée ne laisse que peu de temps à l’oisiveté : il manque toujours deux danseurs et le spectacle Encantado ne peut être joué sans eux. Chaque difficulté à son Plan B : alors ce soir, ce sera Fúria qui remplacera Encantado ! Et pour cette prouesse... Spéciale dédicace aux équipes et aux techniciens qui ont dû changer tout leur plan en 24h seulement. Malgré tout, les spectateurs ont répondu présent. Ils n’étaient pas moins de 350 à applaudir la compagnie.
Un atelier conduit par Amalia, l’assistante de Lia Rodrigues, s’est déroulé le lendemain. Sophie a longuement regardé les danseurs amateurs se laisser embarquer par l’énergie d’Amalia. Un instant magique qui restera dans les mémoires de tous.
Cette parenthèse corrézienne s’est conclue samedi matin par une diffusion de capsules vidéos sur la favela Marè, accompagnée d’une rencontre avec la chorégraphe et d’une dédicace du livre La Passion des Possibles. Destination La Rochelle : « Danser le long de la Coursive »
Et si on allait au bord de la mer ? La Compagnie est enchantée de reprendre le bus pour La Coursive, la Scène nationale de La Rochelle ! Sur la route tout n’est qu’étonnement... Les danseurs n’ont vu que très rarement une femme conduire un bus, ou encore un ciel si bleu. De surprises en surprises, le temps passe très vite.
Soudain, 2 tours surgissent… le brouillard épais et l’air glacial règnent sur le port de La Rochelle. Les deux représentations prévues de Fúria s’annoncent complètes, rien de tel pour mettre de la chaleur dans les âmes et dans les cœurs de toute la Compagnie. Joie supplémentaire, les deux danseurs initialement restés au Brésil au départ de la tournée ont finalement pu rejoindre le reste de l’équipe. Ouf ! Destination Angoulême : « À l’arrivée d’un nouveau départ »
Danser, toujours danser… Profiter du moment sans pour autant oublier le rythme de la tournée : d’un lieu à l’autre, tout se répète et tout change constamment. Les départs comme les arrivés sont souvent sportifs et demandent une bonne synchronisation, beaucoup de communication. Tout n’est qu’une question d’enchainement !
Au Théâtre d’Angoulême , la dynamique est bien huilée : tout n’est que luxe, calme & sérénité. Tandis que les danseurs sont encore dans le bus, Magali, la régisseuse est déjà sur place pour superviser le montage. L’occasion pour Sophie de prendre des nouvelles des troupes : pas trop de fatigue ? Lia se veut rassurante : Tudo Bem, tout va bien, toujours… La douceur du voyage en Nouvelle-Aquitaine contraste évidemment avec la réalité plus rude du quotidien au Brésil.
Ce soir, quelques spectateurs du Carré-Colonnes font escale à Angoulême et Juliette, notre chargée de production vient prendre le relais de Sophie… Au programme : émotions & transmission pour reprendre la route avec confiance. Le samedi matin, après un atelier de danse contemporaine, direction la Côte basque. Destination Pays basque : « Bondir, danser, la suite d’une aventure incroyable »
Entre douceurs et émotions, difficile de quitter Angoulême, pourtant il faut savoir partir ! Mais quand le bus reste coincé dans les rues étroites de la ville, il faut surtout pouvoir partir ! Voilà que Lia, elle-même, guide le chauffeur dans sa manœuvre et signe, en grande chorégraphe, une belle marche arrière à contresens pour que le bus puisse reprendre la route. Quel fou rire, la compagnie de bus portait bien son nom : “le basque bondissant” !
Après quelques heures de routes, Bayonne, la ville lumineuse apparaît. L’accueil sur place est incroyable ! Juliette et les danseurs sont ravis : des petits cadeaux pour chacun… Et Corinne, la chargée d’accueil des compagnies de la Scène nationale du Sud Aquitain , aura aussi marqué les esprits. Les danseurs ont même conçu un livre d’or personnalisé pour la remercier tout particulièrement.
Les deux représentations de Fúria puis Encantado ont lieu à Anglet, dans la plus grande salle
À noter, pendant ce séjour, une rencontre entre Lia Rodrigues et l’essayiste Marc Blanchet a eu lieu à la bibliothèque. On vous partage ici cette belle interview permettant de mieux comprendre le parcours de Lia : https://www.podcastics.com/podcast/episode/rencontre-avec-lia-rodrigues-119131/
Au final, tout s’est bien passé dans le Pays basque !? Évidemment, il y a eu « quelques pépites » et un peu de stress. Voilà que les pass sanitaires de certains danseurs ne semblent plus valables pour accéder à certains lieux. Heureusement, « Super Juliette » s’est démenée comme une cheffe pour leur trouver des équivalences, fruit de longues discussions avec un pharmacien. Dès le soir même pour fêter ça, ils ont trinqué à sa santé.
Destination Pau : « Danser au sud, c’est comme vivre au paradis »
Après 18 jours de tournée, la compagnie arrive à Pau aux Espaces pluriels . Aux portes des Pyrénées, devant les montagnes, la danse d’ Encantado prend encore une dimension nouvelle. Ici, nous sommes loin des contrées du Brésil, mais à Pau, « tout est trop beau ». Certes, nous manquons un peu d’objectivité, Pau est la ville d’origine de notre chargée de production.. et ça se voit ! Un peu chauvine, Juliette nous envoie beaucoup, beaucoup de photos... Même si elle sait aussi être conciliante, notamment quand les danseurs confondent le Pays basque et le Béarn.
Quant aux répétitions, elles sont exigeantes, notamment pour Encantado qui est une création toute récente. Il faut compter près de 30 minutes pour seulement mettre en place les couvertures car chacune a sa place et répond à un pliage bien particulier !
Destination Saint-Médard-en-Jalles : “Bienvenue chez-nous”
Nous sommes heureux d’accueillir la compagnie à la maison ! Ils sont arrivés mardi 1er février au Carré , à Saint-Médard-en-Jalles. Tout était prêt, les loges, le catering... Même s’il y a toujours des imprévus ! Parmi eux, le pupitre lumière qui ne veut plus démarrer : toute la journée de mardi, le plateau est complètement plongé dans le noir. Grâce à nos collègues du TnBA, nous avons pu être dépanné pour que le spectacle ait lieu dans les meilleures conditions. Merci encore à eux !
Le 2 février, c’est Encantado qui est présenté au public. Entre 2 répétitions et un échauffement, nous avons juste le temps de nous glisser dans la loge de Lia pour l’interviewer quelques minutes, des mots simples et justes qui résonnent encore : https://bit.ly/3HwEufS
À 20h30, la salle est comble, nous comptons près de 750 personnes ! C’est autant de personnes qui maintiennent un silence absolu au début de la pièce et qui se lèvent à la fin pour applaudir cette magnifique représentation. Une bonne centaine de personnes reste ensuite pour écouter Lia Rodrigues assise en bord de scène : Approchons-nous maintenant, racontons le présent, ensemble faisons naitre une conversation concernée, politique et sensible.
Destination Niort : Faire tourner le Moulin (du Roc)
Tourne, tourne le Moulin... C’est au tour de Sophie de reprendre le flambeau et la route de la tournée. Parée d’une toute nouvelle valise, elle rejoint Lia et ses danseurs à la Scène nationale du Moulin du Roc . Un lieu inauguré en 1986 avec le ballet Cendrillon de Maguy Marin ; une chorégraphie dont Lia Rodrigues faisait elle-même partie. Joli clin d’œil ! À Niort, Sophie voit Encantado pour la 3ème fois et l’émotion est toujours vive au moment du final. Elle souligne : “Une explosion de joie et de couleurs, d’un seul élan la salle se lève, applaudit, remercie”. Ce soir-là, pas moins de 800 personnes debout, partageant une même énergie omniprésente, de celle qui nous relie. Enfin, durant le bord de scène, Lia Rodrigues se prête volontiers à la discussion, parfois en portugais, souvent en français, toujours avec beaucoup de générosité.
Le lendemain, le soleil se lève sur un “dimanche dansant” au Moulin du Roc... Comme à son habitude, la chorégraphe Agnès Pelletier (artiste associée à la Scène nationale Carré-Colonnes) anime un atelier pour danseurs amateurs hyper motivés. Aujourd’hui, elle a convié Ricky et Larissa, deux danseurs de la compagnie de Lia Rodrigues, à se joindre à cette belle émulation. Voilà que la danse surgit, tout simplement.
Destination Poitiers : Vivons le TAP avant le CLAP... de fin !
Dimanche, c’est l’heure du départ : bienvenue au Théâtre Auditorium de Poitiers ! Le TAP, c’est une équipe de 50 personnes, un lieu gigantesque et labyrinthique et l’idée d’une certaine effervescence. Ici, impossible de perdre le rythme, le temps n’est pas à la contemplation. À peine arrivée, Lia Rodrigues est attendue pour une conférence de presse avec Jérôme Lecardeur et Christophe Potet (respectivement directeur et directeur adjoint du TAP).
Le TAP, c’est aussi la course pour Sophie ! Elle n’en finit pas de courir partout : régler des histoires de bus et de valises, s’assurer du bon déroulé des points presse ou encore chercher des bananes en vue du spectacle Fúria qui se joue le soir-même !
Le TAP, c’est toujours des temps de rencontres : une interview, une rencontre d'avant-spectacle pour préparer le bord de scène avec l'auteure Stéphanie Pichon.
Le TAP, c’est encore un succès. La salle est pleine et le régisseur général ne cesse de répéter : “c’est formidable, fort, j'ai adoré, vivement jeudi pour voir Encantado !"
Le TAP, c’est aussi la dernière... Dès le matin, le stress est palpable. On entend parler de départ, de plan d'urgence, de cas de positifs, d’éventuelles consignes, d’excédent de bagages... Mais avant cela, tout le monde se prépare à offrir un ultime Encantado : 700 spectateurs, des applaudissements massifs, un succès, des sourires et la fin qui s’approche.
Pour Sophie, cette dernière nuit est agitée... Elle revoit les belles images de la tournée, les jours qui défilent, son cœur palpite au rythme de ses émotions. Loin des craintes et des embûches du quotidien, désormais, les adieux sont à venir. C’est une page à tourner, une vie à reprendre. Tout le monde semble fatigué mais heureux et satisfait. Vient le temps du départ. Une opération sans accros qui n’altère en rien l’intensité des “aurevoirs”.
Les danseurs s’envolent pour Rio, Lia rejoint Amsterdam, chacun gardera au fond de lui un visage, un mot, un mouvement, un souvenir...
C’était un merveilleux voyage et une magnifique aventure pour Sophie, Juliette, toute l’équipe du Carré-Colonnes comme pour celles des 8 Scènes nationales de Nouvelle-Aquitaine. Que de belles soirées partagées avec un public “enchanté” par ces 2 spectacles. Merci à tous les partenaires qui ont rendu possible ce rendez-vous avec Lia. Un projet inédit qui restera assurément ancré dans nos mémoires !